"J’ai fait médecine générale, en libéral, pour ne pas avoir de chef. Ce n’est pas pour poser mes vacances à l’ARS. Même pas en rêve. De plus je trouve franchement insultant de la part des parlementaires de penser que les médecins généralistes partent en vacances sans se soucier de leurs patients et sans s’être organisé au préalable. Peut-être y a-t-il eu de temps en temps, un cas qui s’est mal passé en matière de permanence des soins, mais ce n’est pas une raison pour imposer une obligation de déclaration à toute la profession. Une telle décision aboutirait à l’inverse de l’effet recherché. On irait au conflit direct."
Encore une manière intelligente d’encourager les jeunes généralistes à venir s’installer dans les campagnes en libéral ! Comme si on avait un trop plein de vocations... Cette mesure de déclaration de congés témoigne de la méconnaissance complète des politiques et des pouvoirs publics vis-à-vis de la réalité démographique de la médecine de proximité libérale, en territoire rural notamment. On parle d’urgence à venir, mais la désertification n’est plus à nos portes, elle est déjà là. Et pour inciter les jeunes à venir, et les anciens à rester, il ne faut pas cumuler les obligations. Sur notre secteur, on s’arrange tous pour ne pas partir en vacances en même temps, on a presque tous un remplaçant, et quand ce n’est pas le cas, on se dépanne les uns les autres.
Même si cette déclaration de congés devient obligatoire, je m’en moque, je ne la signerai pas. C’est scandaleux. On veut nous infantiliser, de plus, j’ai vraiment le sentiment que chaque semaine qui passe, on en rajoute un peu plus dans la barque de là médecine générale libérale. Déclaration obligatoire de ses vacances, aujourd’hui, conventionnement sélectif dans les zones à forte densité médicale demain ? Sur le terrain, j’espère que la profession entière réagira. Sans compter que j’entends bien me faire aussi entendre par mon bulletin de vote aux prochaines élections. Il y a là, dans cette volonté de nous imposer la déclaration de nos vacances une absence totale de compréhension la réalité de l’exercice de terrain des généralistes ».
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« Même pas en rêve »
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