Michel Combier* : « C’est un texte de compromis »
« Nous avons reçu beaucoup de témoignages de confrères qui avaient signé des contrats avec des EHPAD avant la parution du décret. La plupart comportaient des clauses léonines : retard de paiement, obligation de prescrire des médicaments de la pharmacie intérieure, double dossier médical. Le décret est une avancée car il permet aux praticiens de dénoncer tous les contrats signés avant le 31 décembre et de repartir sur des bonnes bases. Nous avons essayé d’aboutir un texte consensuel, qui n’est peut-être pas parfait mais qui protège les médecins. Sans contrat, c’est la jungle. Celui-ci a le mérite de respecter le libre choix du patient et le paiement à l’acte. Les actes sont en effet souvent réglés à la fin du mois, mais on échappe à la capitation. Les contraintes pour le médecin traitant sont minimales : éviter de faire les visites aux patients aux heures des repas ce qui relève du savoir-vivre, rédiger un dossier médical ce que nous faisons tous les jours et prescrire préférentiellement des médicaments présents dans la pharmacie de l’établissement. La réunion annuelle de coordination, qui dure en moyenne une heure, est rémunérée 4C alors qu’avant c’était gratis pro deo. Ce qui peut encore être amélioré dans le contrat est la manière dont il peut être dénoncé par l’une ou l’autre partie. Une circulaire devra rappeler clairement aux URSAFF que les honoraires perçus pour les patients en EHPAD répondent aux avantages conventionnels habituels ».
Nathalie Maubourguet*
« Les syndicats ont collaboré avec nous sur l’élaboration de ce texte. Franchement, je ne comprends pas bien ce qui se passe. Les médecins coordonnateurs sont aussi des libéraux à la base, nous n’avons aucun intérêt à nous dresser les uns contre les autres. Je ne vois pas ce qu’il y a de politiquement incorrect dans les contrats types. Les généralistes ne sont pas payés au rabais, le paiement à l’acte demeure. C’est peut-être une question de vocabulaire. Aurait-il fallu parler plutôt de convention ? Nous n’avons pas envie que les médecins traitants s’en aillent mais on ne peut pas faire comme s’il n’y avait aucune équipe soignante autour du patient hébergé en EHPAD. Cela fait dix ans que la fonction de médecin coordonnateur existe, c’est normal d’avoir un minimum d’organisation avec les équipes infirmières. Je travaille actuellement dans un EHPAD où il y a 200 lits et où interviennent une trentaine de généralistes. Je ne vois rien de choquant à ce qu’on se coordonne. Le contrat ne vient que formaliser des choses banales. Lorsqu’un généraliste part en vacances, on lui demande tout simplement d’indiquer qui il souhaite qu’on appelle en son absence. De même compléter un dossier médical, c’est notre travail de médecin».
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