Une mise en équation difficile

Publié le 30/09/2011
Article réservé aux abonnés

La problématique dans le diabète de type 2 est de formuler des équations mathématiques fiables et transposables aux populations du globe, qui permettent de prédire le risque de complications cardiovasculaires en fonction des covariables (cholestérol, tabac, HTA, etc.). Sans elles, impossible de calculer les effectifs nécessaires aux essais thérapeutiques afin de mesurer l’impact significatif d’un traitement sur les événements cliniques. Bon nombre d’études récentes (PROactive…) en ont fait les frais. Sans elles, impossible non plus d’évaluer le rapport coût-efficacité d’une intervention. « La plupart des équations de risque cardiovasculaire (CV) disponibles dans la population des diabétiques de type 2 et qui étaient considérées comme les plus fiables sont dérivées de l’ incontournable étude UKPDS, indique Pr Jean-Frédéric Blicklé (hôpital Civil, Strasbourg). Il était devenu indispensable d’actualiser ces modèles ». En effet, un travail présenté à l’EASD a testé ces anciennes équations UKPDS dans une cohorte néerlandaise ZODIAC. Celles-ci avaient surestimé le risque de mortalité CV de pratiquement 40% (29% d’événements CV fatals dans UKPDS vs 18% dans ZODIAC). Pour aboutir à cette conclusion, les auteurs se fondent sur 60 000 patients-années en exploitant les données de l’extension à 10 ans. Ils ont ainsi ré-estimé ces précédentes équations non seulement sur un plus grand nombre d’événements mais aussi selon des modes de prise en charge thérapeutique plus récents et performants. Ils ont cette fois-ci pris en compte de « nouveaux » marqueurs de risque CV en particulier la protéinurie, la microalbuminurie, l’insuffisance rénale, la fréquence cardiaque, la fibrillation auriculaire, la numération leucocytaire … et tenu compte d’autres types d’événements négligés comme les ulcères diabétiques et l’altération de la fonction rénale, ainsi que les seconds événements (IDM, AVC). « On voit là toute la difficulté de concevoir des modèles qui devront être transposables à d’autres cohortes, notamment celles des études d’intervention d’envergure ou autres, souligne le Pr Blicklé ».


Source : Le Généraliste: 2575