La ministre de la Santé est attendue pour clôturer le Congrès de l’ISNAR-IMG samedi. Quel message souhaitez-vous lui transmettre ?
Emmanuel Bagourd. Dans un premier temps, nous voulons réinsister sur l’importance des mesures incitatives qu’elle a l’air d’avoir bien compris quand on voit le plan de lutte contre les déserts médicaux lancé fin 2012. Nous allons aussi continuer à démentir tout ce qu’on entend sur « ces internes qui ne veulent pas s’installer » et apporter des arguments chiffrés. Le congrès va aussi traiter de l’internat et de la dualité entre vie professionnelle et vie privée. S’il y a bien un préjugé qui est vrai, c’est effectivement celui que les futurs médecins ne travailleront pas 70 heures par semaine. On souhaite pouvoir construire sa famille. On veut une vie privée.
On dit les jeunes peu enclins à l’installation. Confirmez-vous cette assertion ?
Le souhait d’installation est toujours présent chez les jeunes. Il y a beaucoup plus d’installations qu’on ne le croit. Mais derrière ce choix il faut être formé ; c’est pour cela que l’on demande des formations plus professionnalisantes. Le nombre d’heures de travail n’est pas un frein à l’installation. Le problème, c’est que l’on ne sait pas comment faire. On n’a jamais été formé et informé à cela. On ne connaît rien des démarches à effectuer.
Beaucoup de mesures incitatives ont déjà été prises. Qu’est-ce qui pourrait amener aujourd’hui un interne à s’installer ? Ou, au contraire, à l’en dissuader ?
Les jeunes veulent s’installer notamment en groupe, c’est pour ça que reprendre un cabinet d’un médecin seul, perdu à la campagne qui n’est pas informatisé, qui n’a pas de secrétariat, c’est effectivement très compliqué. Mais s’installer dans un groupe en territoire rural avec déjà deux généralistes, des infirmiers, des kinés..., je pense qu’il n’y a aura aucun souci. Je ne crois pas qu’une maison médicale rurale avec un système informatique pertinent, dotée d’un secrétariat et qui offre un vrai travail pluriprofessionnel ait du mal à trouver un médecin généraliste. D’après notre enquête, 73% des jeunes qui ont un projet d’installation veulent exercer dans une zone semi-rurale ou en campagne et seulement 8% en ville.
Article précédent
En libéral, pourquoi pas ? Mais pas n’importe comment !
Article suivant
Le « 9 3 » veut faire mentir sa mauvaise réputation !
En libéral, pourquoi pas ? Mais pas n’importe comment !
« Il y a beaucoup plus d’installations qu’on ne le croit »
Le « 9 3 » veut faire mentir sa mauvaise réputation !
Demandez le programme !
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier