Traitement de la polyarthrite rhumatoïde

Nouvelles données

Publié le 07/07/2014
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Crédit photo : PHANIE

De nombreuses études ont démontré l’intérêt d’une prise en charge précoce de la polyarthrite rhumatoïde (PR) débutante et l’initiation d’un premier traitement de fond. Le délai idéal retenu est de 3 mois. Cependant, aucune étude n’avait encore clairement étayé cette pratique.

L’étude rapportée (1) avait pour objectif de déterminer la relation entre la durée des symptômes à l’instauration des traitements et le risque de persistance de la PR dans deux populations de polyarthrites débutantes : la cohorte néerlandaise de LEIDEN (suivi de 15 ans maximum) et la cohorte française ESPOIR (suivi de 4 ans). Le début de la maladie a été retenu sur l’apparition des premiers symptômes à type de douleurs et/ou de gonflement articulaire. Le critère de jugement est la rémission prolongée sans traitement de fond définie par l’absence d’arthrite après l’arrêt de ce traitement pendant au moins un an. Dans chacune des cohortes, respectivement 18 % (LEIDEN) et 5 % (ESPOIR) des patients obtiennent une rémission prolongée sans traitement de fond. Il n’a pas été retrouvé de relation linéaire entre la durée d’évolution des symptômes au début et l’obtention d’une rémission prolongée sans traitement de fond, suggérant l’existence d’une période où la maladie est plus sensible au traitement. La probabilité d’obtention d’une rémission prolongée DMARD free diminue de façon significative lorsque les symptômes évoluent depuis plus de 14 semaines dans la cohorte de LEIDEN (11,6-15,4) et de 15 semaines dans la cohorte ESPOIR (10,7-28,0). Les résultats sont relativement comparables en prenant en compte les critères ACR 1987 et ACR/EULAR 2010 : 14,7 semaines dans la cohorte de LEIDEN et 13,9 semaines dans la cohorte ESPOIR. Ils confirment la notion de fenêtre d’opportunité avec initiation du premier traitement de fond 13 à 19 semaines après l’apparition des premiers symptômes.

Les espoirs de l’Itolizumab et du sarilumab

L’itolizumab est un anticorps monoclonal humanisé anti-CD6. Le CD6 est une glycoprotéine retrouvée sur les lymphocytes T et certains lymphocytes B. Les résultats d’une étude ouverte randomisée de phase II conduite chez 70 patients atteints de PR en échec au méthotrexate, très active (DAS 28 : 5,4-5,8) évoluant depuis 5,6 ans en moyenne, traités pendant 24 semaines par itolizumab ont été présentés (2). Les données d’efficacité semblent prometteuses avec près de 60 % de patients répondeurs EULAR. La tolérance apparaît modérée avec 13 % de réactions à la perfusion, 17 % d’infections légères ou modérées et des cas d’élévation légère des transaminases.

Une autre étude rapporte des données encourageantes sur le sarilumab (3), premier anticorps monoclonal entièrement humanisé dirigé contre le récepteur de l’IL-6. Elle a recruté 1 197 patients atteints de PR active modérée à sévère en échec au méthotrexate. Les patients ont été randomisés pour l’administration sous-cutanée une semaine sur deux, soit de sarilumab 150 mg, soit de sarilumab 200 mg, soit d’un placebo, en association au MTX. Les patients sous sarilumab, ont été significativement améliorés par rapport à ceux traités par placebo pour les trois cocritères d’évaluation principaux avec une amélioration des symptômes de la maladie à 24 semaines, de la fonction physique à 16 semaines et de l’inhibition de la progression des lésions articulaires à 52 semaines.

(1) J A. Van Nies et al. Abstract OP0035

(2) Chopra A. et al.. Abstract OP 0027.

(3) Genovese M et al Abstract OP 0028


Source : Le Quotidien du Médecin: 9341