La réticences aux génériques

Un sport bien français

Publié le 13/10/2014
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Article du « Parisien » de décembre 2012 : « Médicaments : 80 % des génériques sont importés d’Asie. Un sondage publié aujourd’hui atteste d’une perte de confiance dans ces médicaments. » Ce sondage faisait état d’un indice de confiance en baisse : 57 % des Français acceptent systématiquement la substitution d’un médicament d’origine par un générique contre 62 % en 2011.

Quatre jours après, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publiait un communiqué intitulé : « L’ANSM explique pourquoi les médicaments génériques sont des médicaments à part entière » et promettait des données qui permettront au public comme aux professionnels de santé de poser « un regard objectif sur les médicaments génériques ».

Sans mesures fortement incitatives prises par les pouvoirs publics, où en serait-on de la vente des génériques en France ? La question est légitime et non taboue : en septembre 2013, le ministère de la Santé évoquait, en parlant du ralentissement du marché des génériques, « une réticence plus forte des patients ».

Seconde main, deuxième vie

Les génériques apparaissent comme des médicaments de seconde main, entamant une deuxième vie, quand les princeps, fruit de recherche et d’investissement importants, continuent d’être la valeur refuge des consommateurs. Le médicament encore sous brevet reste l’alpha et l’oméga du marché. La preuve, avancée par la Cour des comptes dans un rapport de septembre 2014 : « Plus d’une boîte sur deux prescrite par les médecins n’est pas substituable. Cela signifie que même avec un taux de substitution à 100 %, le répertoire ne dépasserait pas 40 % de part de marché. La préférence des prescripteurs pour les médicaments nouveaux constitue une spécificité française. »

Le rapport pointe également le développement de stratégies, par certains laboratoires pharmaceutiques, pour limiter le développement des génériques et ainsi préserver leurs parts de marché. Il évoque même des actions de dénigrement des génériques notamment auprès des prescripteurs.

Dans ces conditions, les génériqueurs se battent pour regagner la confiance des consommateurs. Ainsi le laboratoire Biogaran qui a mis en ligne en 2012 une websérie (ttp://www.aveclesgeneriquesyapasdehic.fr/) destinée à « chasser les idées reçues »... Slogan de la campagne : « Avec les génériques, y’a pas de hic ! »

Olivier Quarante

Source : Le Quotidien du Médecin: 9356