Alors que la révision des recommandations françaises concernant le dépistage du diabète gestationnel est attendue pour 2027, s’appuyant sur plusieurs études et méta-analyses récentes, une session du congrès s’est intéressée à un aspect moins abordé : celui du suivi post-partum des femmes ayant présenté un diabète gestationnel (DG), et dont le taux de récurrence du DG a été évalué à 47,2 % dans une étude française, concordant avec les données de la littérature (1).
Dix fois plus de DT2
Les femmes ayant présenté un DG ont un risque deux à cinq fois plus élevé de syndrome métabolique, et un risque cardiovasculaire multiplié par 1,7. Concernant le risque de diabète de type 2 (DT2), une méta-analyse récente (21 études, près de 67 000 femmes avec diabète gestationnel et 126 000 sans) a confirmé un risque dix fois plus élevé après un suivi de cinq à dix ans (RR = 9,51 [7,14 – 12,6]), y compris après ajustement sur l’âge, l’indice de masse corporelle et la durée du suivi (2).
Parmi les facteurs de risque de DT2 après un diabète gestationnel, on trouve un indice de masse corporelle élevé, des antécédents familiaux, un âge maternel avancé, une glycémie à jeun et une HbA1c élevées, un traitement par insuline. En revanche, la prise de poids pendant la grossesse, la macrosomie et l’allaitement ne sont pas associés à un surrisque.
Un surrisque CV
De plus, selon une très récente étude (3), sur 1 133 femmes suivies pendant quinze ans, « celles qui ont présenté un diabète gestationnel, même sans progression vers un DT2, ni surcharge pondérale, ni anomalie glycémique, présentent un risque accru de calcifications coronaires, par rapport à celles sans antécédent de diabète gestationnel », explique la Dr Perle Sayedoff, médecin nutritionniste (Clinique de rééducation cardio-nutritionnelle Paris-Est). Ce seul antécédent de diabète gestationnel est un facteur de risque cardiovasculaire qui double le risque de calcifications coronaires et ce, même en cas de normoglycémie ultérieure.
Le dépistage du DT2 est recommandé lors de la consultation postnatale, avant une nouvelle grossesse, puis tous les un à trois ans selon les facteurs de risque, pendant au moins vingt-cinq ans (4). Il repose sur la glycémie à jeun ou l’HGPO, mais pas sur l’HbA1c.
(1) Vambergue A. Méd Mal Métab. 2024;18(2):105-12
(2) Vounzoulaki E, et al. BMJ. 2020 May 13;369:m1361
(3) Gunderson EP, et al. Circulation. 2021 Mar 9;143(10):974-87
(4) J Gynecol Obstet Biol Reprod. 2010(39)8S2:338-42
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