AVC

Une unité mobile pour gagner du temps

Publié le 13/12/2012
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Crédit photo : BSIP

UNE AMBULANCE médicalisée, équipée d’un TDM, d’un laboratoire de biologie embarqué et d’une connexion de télémédecine, diminuerait le temps de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux.

Le temps de prise en charge, c’est-à-dire la durée totale d’intervention (de l’appel d’urgence à la décision thérapeutique), passe avec l’unité mobile de 76 à 35 minutes, par rapport au traitement conventionnel optimal délivré dans une unité d’urgence neurovasculaire. Un gain de temps constaté à toutes les étapes, imagerie, biologie et thrombolyse intraveineuse, qui devrait se traduire par un meilleur pronostic, ce qui n’est pas le cas ici, mais l’étude, qui a été conçue pour comparer uniquementles temps d’intervention, est à l’évidence de trop faible puissance statistique pour en tirer d’autres conclusions.

Le programme d’unité mobile était déployé en milieu urbain ou rural, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour du CHU de Saarland (Homburg). Une centaine de sujets de 18 à 80 ans ont été inclus, qui présentaient des signes d’accident vasculaire cérébral (AVC), parésie faciale, d’une jambe ou d’un bras, aphasie ou dysarthrie, depuis moins de 2,5 heures. Si le patient était éligible, le traitement de reperméabilisation était réalisé sur place : alteplase IV ou alteplase complétée par une technique de revascularisation mécanique, ou encore technique de revascularisation mécanique seule (dans le groupe contrôle).

Le statut neurologique était comparable dans les deux groupes, à 24 heures et à 7 jours, sur différentes échelles (NIHSS : National Institute of Health Stroke Score, Rankin modifié ou index de Barthel). Les complications, décès (par AVC fatal ou réinfarcissement, hémorragie cérébrale), hémorragie cérébrale symptomatique (assortie d’une dégradation du NIHSS d’au moins 4 points), hémorragie périphérique, engagement et œdème cérébral, survenaient également dans des proportions voisines.

Le gain de temps avec l’unité mobile (dont le coût est d’environ 300 000 €), prélude à un meilleur pronostic (qui reste à démontrer), doit être précisé sur de plus grands effectifs, une fenêtre thérapeutique élargie (à 4,5 heures, à l’instar de nombreux pays) et selon la zone géographique.

› Dr B. B.

* Lancet Neurology, en ligne le 11 avril 2012. DOI :10.1016/S1474-4422(12)70069-8.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9206